Un échec, nous dit le Larousse, est le “résultat négatif d’une tentative”. Nul besoin, ici, d’être mathématicien pour saisir la subtilité du second terme. S’il faut retenir quelque chose des calculs que l’on apprend au primaire, c’est qu’en arithmétique, “négatif” se traduit par “moins” et que si l’on ôte trois pommes au panier qui en comptait cinq, alors il n’en reste plus que deux. Si Picbille, personnage d’une méthode de calcul, peut faire disparaître les pommes ou les billes de son chariot, aucun des actes que, dans la vie, on a posés, ne peut ainsi être annulé. Si l’on s’en fie donc à la définition qu’en donne le dictionnaire, l’échec n’existe pas. Ou plutôt, rien ne peut être considéré comme une expérience “négative” puisque rien n’ôte à la vie. Il faut alors convertir son regard, c’est-à-dire, littéralement, le “faire tourner” pour changer de point de vue.
Se libérer de la peur de l’échec, c’est considérer, au-delà de la chute, la main qui relève ; c’est prendre conscience que rien ne peut enlever à la vie, mais que la vie à tout à apprendre de ce qui a été vécu, ou de ce qui a été donné. Se libérer de la peur de l’échec, c’est se libérer de la peur, d’abord, pour vivre dans l’instant présent et regarder le passé avec miséricorde et l’avenir avec confiance ; c’est considérer que toute leçon est bonne à prendre pour ressortir de l’épreuve grandi, plus humble, plus attentif, plus généreux et plus saint.