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Prénom Marlène : “Je cherche à transmettre la Beauté”

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Marlene Goulard

Marie Lucas - publié le 17/05/24

Marlène Goulard – alias Prénom Marlène - est une artiste complète et engagée. Dans son livre qui vient de paraître "Les 9 fruits de l'Esprit Saint", elle nous emmène, sur les ailes de l'Oiseau bleu, dans le jardin de notre âme. Avec douceur et profondeur, nous l'avons rencontrée.

Aleteia : Vous êtes violoniste, comédienne, réalisatrice, auteur-compositeur-interprète, comment êtes-vous devenue artiste ?
Prénom Marlène : J’ai grandi dans une famille d’artistes, j’ai été bercée par les “Suites pour violoncelle” de Bach et dès 4 ans, j’ai eu envie de faire du violon ! Finalement, j’ai commencé le piano à 5 ans, le violon à 6 et j’ai eu la chance d’être enseignée par Renaud Capuçon – qui venait dans le salon de ma grand-mère ! – et Didier Lockwood. Puis j’ai pris des cours de théâtre et à 14 ans j’ai commencé des tournages télé. Enfin, à 18 ans je suis entrée au Conservatoire national d’art dramatique de Paris où j’ai déployé encore d’autres formes artistiques. Bref, je suis une artiste depuis toujours ! 

Sans être une carmélite cloîtrée, mais vous aimez le Carmel, n’est-ce pas ?  
Oui, j’appartiens à l’Ordre des Carmes Déchaux Séculier, et je vais bientôt m’engager définitivement avec des promesses de pauvreté, de chasteté et d’obéissance dans l’esprit des béatitudes. Mais je suis bien dans le monde, laïque et artiste…

Mais comment concilier engagement au Carmel et vie d’artiste ? 
C’est une chance, car je ne pourrais pas être en mission comme artiste si je n’avais pas une vie de prière et de communauté sur laquelle je m’appuie. Dans ma vocation personnelle, je vis une profonde unité : je parle de Dieu toute la journée, et tout se rejoint. Je transmets le trésor du Carmel, en voyageant dans le jardin de l’âme : le Carmel transpire dans tout ce que je fais car je crois profondément que ce cœur à cœur  avec Dieu est pour tous. J’ai à cœur de le transmettre, c’est une joie quotidienne de le faire par mon art. 

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Comment devient-on une “artiste chrétienne” ? 
Pendant longtemps, j’ai eu le désir de m’engager. Ado, je voulais être une sainte, et je pensais devoir être religieuse pour ça ! Dans mon cheminement, j’ai lu et relu “Méditation chrétienne profonde” (de Wilfrid Stinissen) et puis j’ai vécu une semaine de retraite en silence avec les carmes, à Avon, une semaine incroyable de grâces. De fil en aiguille, de retraites en neuvaines (dont la « Neuvaine de la rose ») j’ai remis Dieu au centre de ma vie et  je l’ai choisi avec toute ma personne corps cœur et esprit. Quant à mon chemin vers le Carmel, il s’est fait progressivement… 

Racontez-nous !
Un jour, en adoration chez les Clarisses – dans ma quête je faisais un détour par Assise – j’ai entendu une voix intérieure d’une grande tendresse : “Je t’attends à Lisieux”. Quelques mois plus tard, pendant les Vêpres, j’ai senti la présence de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, et j’ai entendu à nouveau une voix féminine “Entre au Carmel”. Au moins c’était clair ! J’ai donc fait une demande pour entrer dans l’ordre séculier du Carmel. Ce fut une grande joie, teintée de difficultés puisque quelque temps plus tard, en une seule journée, deux projets de films sont tombés à l’eau et mon agent artistique s’est séparé de moi. Ce jour-là, alors que j’errais dans les rues de Paris, je me suis retrouvée à Notre-Dame des Victoires et, un peu désespérée, je suis allée prier Thérèse… Là j’ai entendu (encore!) « Donne ta vie à Dieu ». Je pensais que c’était fait mais il s’agissait de remettre toute ma vie d’artiste à Dieu. 

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Et alors ? 
Alors je mesurais le basculement qui m’attendait, cela me faisait peur. Petit à petit, j’ai commencé à rêver de projets comme artiste chrétienne, comme si quelque chose s’ouvrait en moi, dans la douceur. Plus tard, lors d’un Festival carmélitain à Lisieux, il m’a été demandé de venir témoigner et chanter. Je n’ai pas mis longtemps à dire oui. J’ai alors reçu un incroyable sentiment de liberté, comme une libération… Et depuis, les projets s’enchaînent !

Vous avez enregistré un disque, écrit un spectacle, réalisé une Série pour Kto, et vous sortez aujourd’hui un livre “Les 9 fruits de l’Esprit Saint”…
Oui, c’est un livre sur les fruits de l’Esprit saint, personne n’a jamais écrit un livre sur ce thème ! Les 7 dons de l’Esprit, ça oui… mais les fruits, rien ! 

Ces fruits, la bonté, la bienveillance, la maîtrise de soi… comment peut-on les acquérir ? 
On peut se disposer à les recevoir par la grâce, mais sûrement pas à la force du poignet. En fait, ils sont le signe visible, tangible de notre relation à Dieu. Le livre est donc un appel à marcher sous la conduite de l’Esprit Saint. Et de là naîtront ces fruits qui se déploieront de neuf façons différentes dans nos vies. J’essaie d’inviter à cette relation, à ce cœur à cœur par la méditation des évangiles et des visualisations pour se mettre en présence du Christ, dans une ouverture à son intériorité. 

Et ça marche ? 
Il ne s’agit pas de chercher un résultat. Je dirais que le but est de lâcher prise, de nourrir le désir d’entrer en relation avec l’Esprit Saint, et alors on peut goûter la paix, la joie, la bonté… Et la bonne nouvelle, c’est que nous sommes tous appelés à goûter tous les fruits qui, je le redis, ne s’obtiennent pas au mérite mais sont donnés gratuitement. La seule condition, c’est d’aller à Dieu et de Lui demander. Mon boulot, si je puis dire, c’est de me tenir en Sa présence chaque jour…

Donc il n’y a rien à faire ?
Exactement ! Le tout c’est d’avoir un cœur ouvert, et même le désir d’ouvrir son cœur suffit. Venez comme vous êtes, avec ce que vous êtes, c’est tout ! Le tout est de laisser faire…

Dans vos différentes œuvres, il y a un Oiseau Bleu… vous pouvez nous en parler ? 
Cet oiseau, il me poursuit depuis très longtemps. Plus jeune, j’ai été touchée par la pièce de théâtre de Maeterlinck “l’Oiseau bleu”, sorte de quête intérieure. Et puis, quand j’ai écrit “Découvre-Toi”, j’ai osé faire parler l’oiseau qui est bien sûr le signe de l’Esprit saint. Avec poésie et humour, il nous emmène dans le jardin de notre âme. Voler sur ses ailes permet un voyage universel, pour tous les âges… et depuis, il ne me lâche plus ! 

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Et pourquoi est-il bleu ? 
Je ne sais pas. Je pense souvent au bleu de la Sainte Vierge, car le Saint-Esprit et Marie sont intimement liés…

Votre violon et l’Oiseau bleu sont-ils liés eux aussi ? 
Dans une grande liberté, oui ! L’un comme l’autre sont le prolongement de moi-même… D’ailleurs, quand j’improvise ou compose, cela ne vient pas de moi mais cela m’est donné après parfois des heures et des heures de travail, en étant reliée à l’Esprit saint. C’est comme dans l’oraison, où l’on se met à l’écoute de Quelqu’un d’autre… 

La création artistique et la vie spirituelle, c’est donc tout un ? 
Jouer du violon est pour moi une prière – enfant, ça l’était déjà – d’ailleurs je joue toujours les yeux fermés, dans une intériorité et une écoute de l’Esprit saint. Le langage de la musique, c’est le langage de l’Invisible. Dans mon art, je cherche à transmettre la Beauté, et plus je la cherche, plus je cherche Dieu…

Pratique

« Les 9 fruits de l’Esprit Saint », Prénom Marlène, éd. Emmanuel, avril 2024.
Prénom Marlène, c’est aussi une Série « Bonne nouvelle » sur Kto (la Saison 2 est en cours), un spectacle « Découvre-Toi » et un CD “Prénom Marlène”.

Tags:
ArtsMusiqueSpectacle
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