On se jure amour et fidélité. On promet d’honorer son mariage et… de ne pas se quitter jusqu’à ce que la mort nous sépare. C’est ainsi que l’histoire conjugale commence. C’est un rêve de petite fille qui déambulait à travers la maison dans la robe de sa mère, avec, dans les cheveux, une couronne de papier et, dans un coin de son coeur, un amoureux- prince charmant. C’est le voeux d’un jeune adolescent qui se rêvait chef de famille et superhéros. L’amour, la tendresse, la passion, le bonheur : c’est bien de cela dont il s’agit.
Le jour J arrive. Il y a des voeux et une bénédiction. Encore un verre que l’on soulève bien haut, encore un toast aux jeunes mariés. Le conte de fée n’a plus qu’à s’accomplir. On croit en connaître la fin : “ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants”. Et puis la lumière s’éteint, les invités retournent à leurs activités quotidiennes. La vie commence. Tout le monde touche du bois afin que les jeunes mariés non seulement vivent longtemps et soient heureux mais… qu’ils vivent tout simplement ensemble.
Les années passent… sur l’amour conjugal
Noces de porcelaine, d’argent, de cuivre… les années passent. L’affaire est dans le sac : “je ne te quitterai pas” ! Promesse tenue. On peut respirer. Oui mais… “Il m’arrive de me prendre au jeu du “on ne vit qu’une fois” et de me retrouver, en pensée, devant la porte de l’église Saint-Pierre” confie Aurore, mariée depuis vingt-cinq ans. “Là, poursuit-elle, je dois répondre à la question : j’en suis où de mon mariage d’amour ? La réponse est loin de couler de source. ” Paradoxalement, plus on est marié longtemps, moins on est exigeant envers nous mêmes et les autres. Sous le divan du mariage, cela commence à sentir le moisi, trop d’affaires reléguées sous le tapis. On se retrouve bien seul dans le grand lit nuptial. Il est de plus en plus difficile de percevoir le modèle de la famille biblique sous la couche de poussière.
Ce qu’en disent les couples amoureux
La vie passe. On se retrouve dans le rôle de parents, tantes, oncles, grands-parents, retraités et nous perdons peu à peu de vue le premier rôle de notre vie maritale : celui de couple.
“Je suis mariée depuis quelques années, je peux donc vous le dire en toute connaissance de cause : nous en avons encore envie, déclare sans détours Marta, mariée depuis trente ans à Christophe. Nous avons envie de parler de ce dont nous avons besoin. Nous avons envie de nous bouger face au train-train du quotidien pour accomplir nos rêves. Envie de nous disputer et de nous réconcilier, de préserver, de choyer notre amour comme si c’était de la fine porcelaine. Toujours, envie de nous enlacer, de parler à n’en plus finir jusque tard dans la nuit et de redonner vie un à un aux gestes de la tendresse. Nous ne sommes pas les derniers fous sur terre. Nous sommes bien plus nombreux qu’on ne le pense.”
Lorsque Marta et Christophe sont ensemble, ils ne se comportent pas comme de bons amis, mais en amoureux. Ils prennent le petit déjeuner au lit. Leur routine est composée de fleurs, de bijoux et de romantisme. Catherine et Lucas, eux, s’agenouillent ensemble pour prier. Edwige et Pierre, qui ont fêté leurs noces d’or, disent être l’un pour l’autre leur pain quotidien.
Ce sont ces couples- là qui créent l’art d’aimer. Cet art, il faut le respecter et le garder vivant. Ces couples amoureux comme au premier jour sont le sel qui donne le goût aux choses de la vie. Ils nous inspirent et nous donnent l’espoir que malgré les tourments et malgré le fait que notre quotidien semble suivre un scénario tragicomique, la maison que nous avons bâtie sur les fondements de la foi, de l’espoir et de l’amour, ne s’écroulera pas.