C’est officiel désormais. Dans une interview au Figaro suivie d’une conférence de presse vendredi, l’archevêque de Rouen Mgr Dominique Lebrun a confirmé que son diocèse souhaitait se constituer partie civile dans l’enquête sur l’attentat de Saint-Etienne du Rouvray. Une demande en ce sens a été fait dès octobre 2017 auprès de la justice.
Cette démarche singulière ne s’inscrit pas dans un souci de réparation classique mais « essentiellement au service du procès en béatification qui doit établir les circonstances de la mort, en particulier les dialogues que les assassins ont eus avec les personnes présentes », a indiqué Mgr Dominique Lebrun. « La justice française est plus compétente que moi pour recueillir ces éléments, a-t-il fait valoir. Or, pour avoir accès au dossier pénal, il faut se constituer partie civile ».
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Le parquet s’est opposé à cette demande, selon l’AFP. « J’ai connaissance d’objections déposées dans le cadre de la procédure, a reconnu Mgr Dominique Lebrun. C’est au juge (la juge d’instruction Emmanuelle Robinson, ndlr.) de trancher », a commenté l’évêque de Rouen. « Je n’envisage pas trop un refus de la part de la justice. Un tel refus serait quelque chose qui défierait le bon sens », a-t-il néanmoins avancé.
Présent à ses côtés lors de la conférence de presse, le postulateur de la cause en béatification du père Jacques Hamel, le père Paul Vigouroux, a estimé que la constitution de partie civile pourrait « permettre de savoir si vraiment, c’est par haine de l’Église que l’assassinat a été commis. C’est un élément important pour la détermination de la qualité de martyr ». La première étape, l’enquête diocésaine, devrait se terminer « d’ici la fin de l’année civile ». Le dossier sera ensuite examiné par une commission du Vatican.
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