Une relation de personne à personne
Comme toute relation de personne à personne, l’oraison est « une réalité simple et complexe, à la portée de tous », écrit Henri Caffarel au début des Cinq soirées sur la prière intérieure. Il suffit de s’arrêter, d’accueillir le moment présent comme une grâce, de s’asseoir en silence dans la confiance au Christ, de l’aimer et de se laisser aimer par lui, afin qu’il vive et agisse toujours plus en nous. C’est une question de foi vivante, nourrie par la méditation assidue des Écritures et l’amour du prochain. Nous fixons notre cœur en Dieu qui est présent en nous. Nous ne vivons plus par nous-mêmes, mais par le Christ qui prie et vit en nous.

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Rien d’autre n’a d’importance, sinon cette volonté d’être là devant Dieu toujours présent. Ce temps gratuit de la prière lui appartient totalement. Il en fait ce qu’il veut. Nous nous exposons à son regard d’amour comme un enfant se sait aimé de sa mère : « Je tiens mon âme égale et silencieuse ; mon âme est en moi comme un petit enfant contre sa mère » (Psaume 130, 2).
La vraie prière jaillit du cœur et elle monte en nous quand nous y mettons du temps. Elle est comme l’amour, que nous expérimentons jour après jour. Nous nous laissons rencontrer par le Dieu de tout amour pour aimer toujours plus ceux et celles qui nous entourent.
Des actes de foi, d’espérance et d’amour
L’attitude générale d’adoration et d’offrande est centrale dans l’oraison, plus que les techniques et les méthodes. Nous avons d’ailleurs à dépasser les méthodes pour trouver celle qui nous convient, qui nous fait espérer le Seigneur dans la foi et l’amour. N’est-ce pas le propre de l’amour que d’aspirer à l’union avec la personne qu’on aime ? Il en est de même avec le Christ qui nous aime et nous guérit de l’intérieur.
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Il est bon, durant ce temps de prière, d’occuper notre esprit par des actes de foi, d’espérance et d’amour. Nous pouvons répéter le nom de Jésus, réciter de brèves invocations qui nous aident à demeurer branchés sur le Christ comme le sarment à la vigne : « Seigneur, je sais que tu m’aimes. Je désire m’unir à toi. Je veux ce que tu veux ».
L’oraison de simplicité
Ces courtes prières lancées comme des flèches vers Dieu peuvent nous conduire au silence de « l’oraison de simplicité ». Henri Caffarel évoque cette forme d’oraison dans son livre Présence à Dieu, en citant le père Jean-Nicolas Grou (1731-1803) :
« Au lieu de l’exercice compliqué et fatigant de la mémoire, de l’entendement et de la volonté, qui s’appliquent dans la méditation, tantôt à un sujet, tantôt à un autre, Dieu met souvent l’âme dans une oraison simple, où l’esprit n’a point d’autre objet qu’une vue générale de Dieu ; le cœur, point d’autre sentiment qu’un goût de Dieu, doux et paisible, qui la nourrit sans effort, comme le lait nourrit les enfants. L’âme aperçoit alors si peu ses opérations, tant elles sont subtiles et délicates, qu’il lui semble qu’elle est oisive, et plongée dans une espèce de sommeil. »