La région du Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, est le théâtre depuis le 4 novembre dernier de violents affrontements opposant l’armée fédérale aux forces du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui contrôle ce territoire abritant la minorité tigréenne (6% des 110 millions d’Éthiopiens) et qui défie depuis des mois l’autorité du Premier ministre, Abiy Ahmed. Pris au piège entre les belligérants, quelque 25 religieux salésiens se trouvent actuellement dans la zone sans aucun moyen de communication. “La situation est très tendue”, a confié à l’agence Fides un religieux salésien se trouvant à Addis Abeba, la capitale.
Tout peut arriver d’un moment à l’autre.
Ces 25 salésiens présents au Tigré sont répartis en quatre communautés, Adrigrat, Adwa, Mekelle et Shire, au sein desquelles ils ont des activités d’évangélisation et d’éducation. Ils sont ainsi au service de plus de 5.000 enfants et jeunes et de milliers de familles. “Tout peut arriver d’un moment à l’autre et nous ne disposons pas d’informations parce que tout est coupé, tant Internet que le téléphone”. Sur les quatre communautés salésienne de la région du Tigré, “la dernière liaison avec l’une d’entre elle remonte à dix jours”. Lors de cet échange, les religieux sur place ont indiqué que les biens essentiels tels que l’électricité, l’essence et la nourriture commençaient à manquer. Aucune liaison n’a été possible avec les autres communautés.
Père Alfredo Roca, l’un des missionnaires dont on est sans nouvelle, a 87 ans. “Il est là depuis très longtemps, étant arrivé dans les années 1980. Il était déjà présent lors de la guerre contre le gouvernement communiste de Mengistu ainsi que lors du conflit avec l’Érythrée et, malheureusement, il aune solide expérience de ces situations”, reprend le salésien interrogé par Fides.
Lire aussi :
Éthiopie : 500 chrétiens assassinés lors d’attaques ciblées depuis juin
Aucun bilan humain des combats, notamment chez les civils, n’est pour le moment disponible. Mais l’ONU a récemment alerté sur le manque de denrées de base, de liquidités et de carburant qui menace le Tigré. Avant le conflit, 600.000 habitants de la région dépendaient de l’aide alimentaire des Nations unies pour se nourrir. Un chiffre qui devrait exploser dans les prochaines semaines.