En déclarant une année dédiée à saint Joseph, du 8 décembre 2020 au 8 décembre 2021, le pape François souhaitait permettre aux fidèles de redécouvrir ce « trésor » de l’Église qu’est saint Joseph. « Le bonheur de Joseph n’est pas dans la logique du sacrifice de soi, mais du don de soi. On ne perçoit jamais en cet homme de la frustration, mais seulement de la confiance », écrit-il dans sa lettre apostolique, Patris corde, publiée à l’occasion du 150e anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme patron de l’Église universelle. Cette attitude d’abandon et de confiance en Dieu, qui ne renonce pas pour autant à l’action, fait en effet de saint Joseph un guide précieux pour notre temps.
Un « trésor » découvert relativement récemment
Si la fête de saint Joseph est fixée au 19 mars dès le XVe siècle par le pape Sixte IV, puis déclarée chômée par le roi Louis XIV dans tout le royaume de France en 1661, ce n’est vraiment qu’au XIXe que la dévotion populaire envers le père de Jésus ne prend de l’ampleur, encouragée par les papes Pie IX puis Léon XIII. Une dévotion relativement récente donc, résumée à travers ces dix dates clés, et que saint John Henry Newman justifie ainsi dans une lettre datée de 1865 : « A mesure que succédèrent des temps relativement calmes, se levèrent dans le firmament de l’Église ces astres lumineux, plus importants, plus augustes que tout ce qui les avait précédés, et qui se levaient tard précisément parce qu’ils rayonnaient d’une splendeur particulière. Saint Joseph en est l’exemple le plus frappant. »
Un puissant intercesseur pour une multitude de causes
Saint patron des familles, des pères, des travailleurs, des mourants et de l’Eglise universelle, « saint Joseph a le dos large et les épaules solides », remarque notre chroniqueur, Frère Jean-Thomas de Beauregard, op. Souvent considéré comme le saint le plus prié après la Vierge Marie, bon nombre de chrétiens se tournent vers lui pour lui demander la grâce de rencontrer son mari ou sa femme, de concevoir un enfant ou encore de trouver un logement, comme le racontent à Aleteia Laurent et Claire. Le pape François, qui a toujours eu un faible pour saint Joseph, lui a consacré plusieurs prières.
Les litanies de saint Joseph le désignent également comme « Espérance des malades », vertu en laquelle a profondément cru saint André Bessette, « le thaumaturge du mont Royal », témoin de nombreuses guérisons et conversions dont il attribuait la cause à saint Joseph. Enfin, ce chaste époux de la Vierge Marie, père protecteur de Jésus, est connu pour être la « terreur des démons », titre cher au pape Léon XIII, en vertu duquel il incitait les fidèles à réciter cette prière spéciale pour chasser le diable et éloigner les tentations.
Un modèle pour les hommes, les époux et les pères d’aujourd’hui
Chef de la sainte Famille doté de grandes qualités d’âme, saint Joseph demeure un modèle pour les pères. C’est en vivant aux côtés de cet « homme juste » que Jésus a grandi et appris : « La délicatesse et la force, sa droiture et son courage d’homme, Jésus a vu et appris tout cela du chêne aux côtés duquel il a grandi, comme une jeune pousse », souligne le cardinal Barbarin. Saint Joseph rappelle également à tous les pères que s’il est important de prévoir, d’organiser, de gérer ses affaires “en bon père de famille”, il faut aussi savoir renoncer à tous ses beaux projets pour suivre la volonté de Dieu.
Une figure qui ne cesse d’inspirer
La dévotion à saint Joseph a inspiré les peintres, comme en témoignent ces chefs d’œuvre de la peinture, mais aussi les sculpteurs, les médailleurs, et même les botanistes. Tous ont à cœur de rendre hommage à l’époux de Marie en proposant des objets, ou des fleurs, pour l’honorer. À Espaly-Saint-Marcel (Haute-Loire) se trouve par exemple une des plus grandes statues du saint en France, haute de 22 mètres.
Représenté sous les traits d’un jeune homme ou d’un vieillard, en marche ou endormi, en tant qu’époux ou en tant que père, saint Joseph a cette faculté incroyable, celle de s’adresser à tous les hommes. Comme le souligne le pape François dans Patris corde, quel que soit son état de vie, « nous pouvons tous trouver en saint Joseph l’homme qui passe inaperçu, l’homme de la présence quotidienne, discrète et cachée, un intercesseur, un soutien et un guide dans les moments de difficultés ». Lui qui a dû fuir en Egypte avec sa famille, « il nous enseigne que, dans les tempêtes de la vie, nous ne devons pas craindre de laisser à Dieu le gouvernail de notre bateau ».