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Les médicaments de sœur Suzanne Aubert

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Sisters of Compassion

Médicaments préparés par Suzanne Aubert grâce à la médecine traditionnelle des Maoris à base de plantes 1890, Nouvelle-Zélande.

Bérengère de Portzamparc - publié le 01/07/21

Le Musée des Confluences de Lyon présente une exposition “regards missionnaires” jusqu’au 8 mai 2022. Des centaines d’objets du bout du monde, datant du XIXe siècle et rapportés par des missionnaires aventuriers, y sont exposés. Aleteia vous propose de découvrir l’histoire de sept d’entre eux. Aujourd’hui, les médicaments de la vénérable Suzanne Aubert (5/7).

Imaginez que cette marque de médicaments, “Mother Mary Joseph Aubert” était très en vogue dans les années 1880 et se vendait comme des petits pains dans toute la Nouvelle Zélande ! Issue des plantes et inspirée de la médecine traditionnelle maori, cette gamme de médicaments a été créée par Suzanne Aubert, missionnaire catholique française arrivée à l’âge de 25 ans en Océanie sous le nom de mère Marie Joseph. Si l’affaire fut un succès et va la rendre célèbre, ces potions trop diluées vont fermenter et la religieuse va devoir mettre fin à son commerce. Mais certainement pas à ses actions missionnaires sur place ! 

Née en 1835 dans la Loire, Suzanne Aubert a passé sa vie en Nouvelle-Zélande et a été reconnue vénérable en 2016 par le pape François. C’est en répondant à l’appel de Mgr Jean-Baptiste Pompallier, évêque d’Auckland et “maori parmi les maoris”, que la jeune religieuse débarque en Nouvelle-Zélande pour enseigner le chant et la broderie aux filles de colons. Mais ce qu’elle veut surtout, en femme de tête décidée, c’est évangéliser les Maoris d’autant qu’elle sympathise rapidement avec Peata, l’une des premières Maories converties, qui l’emmène dans sa famille, lui fait découvrir le bush et la médecine traditionnelle à base de plantes. 

La première congrégation néo-zélandaise

Suzanne Aubert va trouver là sa vocation et elle y restera jusqu’à sa mort à l’âge de 91 ans tout de même ! Femme active, elle va consacrer sa vie aux Maoris, à l’éducation des orphelins mais également à leurs soins, nombre d’entre eux seront d’ailleurs décimés par les maladies importées d’Europe. Elle fonde la première congrégation néo-zélandaise, les filles de Notre-Dame de la Compassion, dont le charisme est de “compatir à toutes les souffrances”. Elle rédigera également un dictionnaire anglais-maori pour faciliter le dialogue entre Maoris et Européens. 

Certains occidentaux lui reprochent son indépendance et sa liberté, imaginez, elle autorise ses novices à monter à cheval ! Alors à 78 ans, elle part en cachette à Rome rencontrer Benoît XV, qui la surnomme “la petite sœur du Curé d’Ars”, et elle obtient la reconnaissance papale de sa congrégation. A sa mort à Wellington le 1er octobre 1926, une foule immense assistera à ses funérailles dont le premier ministre de l’époque. C’est en 2006 que l’archevêque de Wellington, Mgr John Dew, introduit sa cause de béatification à Rome et le 1er décembre 2016, le pape François promulgue le décret reconnaissant ses vertus héroïques, la déclarant ainsi vénérable. Ce ne sera donc pas dans la pharmacie que Suzanne Aubert connaît la postérité, mais bel et bien dans la sainteté ! 

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