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Les fêtes johanniques existent à Orléans depuis des siècles, mais ce n’est que depuis 1945 que Jeanne est “incarnée” par une jeune fille de la ville. Chaque année, elles sont une dizaine à “postuler” auprès de l’association Orléans-Jeanne d’Arc pour incarner la sainte. Pour cela, il faut remplir quelques conditions : vivre à Orléans depuis dix ans au moins, être catholique pratiquante et être scolarisée dans un lycée de la ville. Cette année c’est Clotilde Forgeot d’Arc, 15 ans, élève en seconde au lycée général et technologique Sainte-Croix-Saint-Euverte, qui a été choisie par une commission composée notamment du maire, de l’évêque, de membres de l’association et de deux anciennes “jeanne”.
“C’est bien pour ses qualités personnelles que nous avons désigné Clotilde”, explique à Aleteia Bénédicte Baranger, présidente d’Orléans-Jeanne d’Arc, elle-même ancienne Jeanne. “Clotilde est tournée vers les autres et a de grandes qualités humaines”, estime-t-elle. “Elle est investie dans le scoutisme, dans sa paroisse et dans la visite aux personnes âgées. Cela fait la joie de tous les membres de l’association de voir cette jeunesse engagée et profonde”, ajoute la présidente marquée par les qualités de toutes celles qui ont participé à l’appel à candidature, des jeunes filles investies et généreuses.
Une descendante du frère de Jeanne d’Arc
Si c’est donc bien pour ses qualités personnelles que Clotilde a été choisie, le clin d’œil du nom de famille n’en est que plus beau, voire très moderne ! “Lorsque Charles VII a anobli la famille de Jeanne, il a fait en sorte que compte tenu du caractère exceptionnel des services rendus au royaume, le titre et le nom pourraient passer par les femmes de la famille au fil des siècles afin qu’il ne s’éteigne jamais”, assure ainsi à Aleteia le père de Clotilde. “On ne saurait être plus moderne et féministe !”, s’amuse encore la présidente de l’association Orléans-Jeanne d’Arc. Ainsi, Clotilde Forgeot d’Arc est bel et bien une descendante du frère de Jeanne, malgré les soubresauts, de l’histoire comme de la généalogie familiale.
Et qu’en pense la principale intéressée ? “Depuis que je suis arrivée à Orléans il y a 12 ans, j’ai toujours rêvé d’incarner Jeanne”, reconnaît-elle, ajoutant être d’abord restée “sans voix” quand elle a appris avoir été désignée. “Plus qu’une fierté, nous sommes très heureux qu’elle réalise son rêve de petite fille”, confirme son père qui va voir Clotilde bien occupée ces prochains mois.
Deux amis pages
En effet, la jeune fille et ses deux pages, des amis proches qu’elle a choisis, vont d’abord partir une semaine sur les pas de Jeanne, de Domrémy à Rouen, pendant les vacances de février. Puis la “Jeanne 2022” va suivre des cours d’équitation au 12ème régiment des cuirassiers d’Orléans afin d’être en selle pour les fêtes johanniques qui auront lieu du 29 avril au 8 mai prochain, fêtes inscrites à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel français depuis 2018. “Ces fêtes revêtent une immense importance dans la ville, où l’histoire de France, la transmission et la Foi de Jeanne sont fêtées par tous”, se réjouit Bénédicte Baranger, rappelant l’adage local “50% de la ville défile, 50% regarde”.
“Ne pas hésiter à se lancer, tout peut arriver”, conclut la téméraire descendante de Jeanne, qui confie encore “n’avoir pas spécialement peur mais plutôt hâte que tout cela arrive”. Lorsqu’elle recevra l’épée de Jeanne, le 29 avril prochain, elle prononcera ce beau sermon : “Je reçois cette épée avec ferveur, sachant bien que l’avoir à mon côté me constitue dans un rôle qui me dépasse”.