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Le carême, un temps de combat spirituel

JESUS,SATAN,TEMPTATION

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Jacques de Longeaux - publié le 05/03/22

Le père Jacques de Longeaux, curé de la paroisse St-Pierre-du-Gros-Caillou à Paris, commente les trois tentations de Jésus au désert, rapportées par l’évangile du premier dimanche de carême (Lc 4, 1-13). La tentation n’est pas le péché, mais elle vient du diable : le carême est un temps de combat spirituel contre le Tentateur.

Jésus a été tenté. On peut même penser qu’il a été, en tant qu’homme, celui d’entre nous qui a été le plus soumis à la tentation. Cette pensée nous heurte ? Ne pensons-nous pas spontanément que les saints parvenus au plus haut degré de sainteté ne sont plus affrontés à la tentation, qu’ils ont accédé à un état de paix spirituelle et morale exempt de tout combat ? Combien plus Jésus ! Or ce n’est pas ce que nous disent les évangélistes. Jésus va au désert où il sera violemment tenté par le diable, comme le dit l’évangile de Luc (Lc 4, 1-13) . Il le sera toute sa vie, jusque sur la Croix. Satan se moque de lui par la bouche des grands-prêtres et des scribes : “Qu’il descende maintenant de la croix, le Christ, le roi d’Israël ; alors nous verrons et nous croirons” (Mc 15, 31). Jésus aurait pu le faire, il est tenté de le faire : mais alors comment aurait-il sauvé le monde, comment nous aurait-il libéré des filets du péché et de la mort ?

Les trois tentations

La tentation vient du diable. En elle-même, elle n’est pas un péché. Le péché commence dès l’instant où l’on prête l’oreille à la tentation, où on la laisse s’introduire en nous, où l’on commence à y consentir. Or Jésus ne consent absolument pas à la tentation. Aux assauts du tentateur dans le désert il oppose le rempart de la Parole de Dieu. Les trois tentations de Jésus comprennent selon saint Luc “toutes les formes de tentations”. Elles correspondent aux trois tentations d’Israël dans le désert, pendant l’Exode.

C’est la tentation d’inversion des valeurs lorsque l’on place les biens matériels, les biens de consommation, l’avoir, au-dessus des biens spirituels.

Premièrement, changer les pierres en pain fait penser aux lamentations du peuple qui craint de mourir de faim. En réponse, Dieu fait tomber la manne et pleuvoir les cailles (Ex, 16 ; Nb, 11). C’est la tentation d’inversion des valeurs lorsque l’on place les biens matériels, les biens de consommation, l’avoir, au-dessus des biens spirituels. Deuxièmement, recevoir le pouvoir et la gloire de tous les royaumes de la terre à condition de se prosterner devant le diable, fait penser à Israël qui se fabrique un veau d’or et se prosterne devant lui pendant que Moïse est sur le sommet du mont Sinaï (Ex, 32) : c’est l’éternelle tentation de l’idolâtrie et du pouvoir. Enfin, se jeter du plus haut point du Temple pour vérifier qu’il est bien fils de Dieu et que son Père enverra ses anges pour le protéger de la chute, fait penser à Israël qui doute de Dieu à Massa et Mériba, qui le met à l’épreuve (cf. Ex 17, 1-7) : “Dieu est-il avec nous, oui ou non ?” C’est la tentation contre la foi lorsque l’on traverse une épreuve et que Dieu semble se taire. C’est la tentation de tout savoir du projet de Dieu au lieu de Lui faire confiance.

Démasquer le Tentateur

En remontant plus loin, au récit biblique de l’origine humaine, nous lisons qu’Ève et Adam, après avoir laissé le serpent instiller dans leur esprit le doute au sujet de Dieu, ont cédé à une triple convoitise : “La femme s’aperçut que le fruit de l’arbre [celui de la connaissance du bien et du mal] devait être savoureux, qu’il était agréable à regarder et qu’il était désirable, cet arbre, puisqu’il donnait l’intelligence” (Gn 3, 6). La convoitise est la racine du péché, la porte d’entrée de la tentation. Jésus ne cède ni à la convoitise de l’avoir, ni à celle du pouvoir, ni à celle du savoir. Jésus affronte le tentateur, le diable, sur son terrain. Il accepte d’être soumis à la tentation afin d’être vainqueur là où toute l’humanité a été vaincue en Adam et Ève ; afin d’être fort là où Israël a été faible. C’est pourquoi, par son combat, il sauve Israël et l’humanité tout entière du péché et de la mort. Cette victoire sera définitivement remportée par sa mort sur la Croix et sa résurrection le troisième jour. 

Pendant le temps du Carême nous sommes appelés à mener plus intensément le combat spirituel contre le tentateur qui encore et toujours cherche à nous éloigner de Dieu, à faire que nous nous révoltions contre Lui en travestissant son image. Demandons au Seigneur la grâce du discernement afin de démasquer le Menteur, de repérer ses ruses, de repousser ses manœuvres. Oui, Seigneur “ne nous laisse pas entrer en tentation”, ne laisse pas la tentation avoir prise sur nous, ne la laisse pas nous envahir, nous envelopper, nous convaincre, mais “délivre-nous du mal”.

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CarêmedésertHomélietentation
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