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La formidable histoire qui se cache derrière les Center Parcs

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Center Parcs

Poudou99 | CC-BY-SA-4.0

Le village Center Parcs "Les Bois- Francs" en Normandie.

Marzena Devoud - publié le 20/08/22

Peut-être avez-vous eu l’occasion de séjourner dans un des villages de vacances Center Parcs, implantés dans les forêts un peu partout en Europe ? Mais connaissez-vous l’histoire étonnante de leur fondateur, le milliardaire hollandais Piet Derksen ?

Sous une bulle de verre, un jardin tropical, des piscines, des courts de tennis, des salles de jeux, des restaurants et des bungalows dispersés dans un immense parc au bord de lacs créés artificiellement. Abordables, les séjours sportifs ou bien-être en famille ou avec des amis dans les villages de Center Parcs font recette depuis leur création en 1968. Pourtant, on peut s’apercevoir qu’il y a, à part l’évolution du concept lui-même pour rester dans l’air du temps, un détail qui fait la différence entre les anciens villages et ceux qui sont nés dans les années 1990, au rythme de l’expansion internationale de la marque. C’est vrai, il faut les chercher un peu, mais ils sont toujours là, ces quelques vestiges des premiers villages de vacances : des chapelles et des grands crucifix installés souvent à leur entrée. Ils datent de l’époque où Center Parcs s’appelait encore Sporthuis Centrum et était géré par son créateur, Piet Derksen. Rien de plus naturel pour cet industriel des loisirs : il faut donner aux vacanciers la possibilité de pratiquer leur foi. Flair d’un homme d’affaire ou… affaire de foi ?

L’empire des Derksen

L’histoire commence dans les années 1950. Piet et sa femme Trude s’aperçoivent qu’il y a un vide sur le marché lorsqu’ils ouvrent un magasin d’articles de sport à Rotterdam : Sporthuis Centrum. Seize autres suivent peu après dans tout le pays. Voyant que le secteur des articles de voyage connait un certain succès, ils achètent un terrain dans le Limbourg et ils construisent des bungalows, où les familles peuvent passer des vacances. Le parc De Lommerbergen connaît tout de suite un grand succès. En 1970, un deuxième parc ouvre dans le Brabant.

À partir de ce moment-là, l’empire des villages de vacances ne cesse de croître. Un succès du couple, ce que Piet souligne avec beaucoup de fierté dans les interviews données aux journaux locaux : “Prenez les piscines tropicales avec ses tobogans et ses palmiers. C’était l’idée de ma femme…” Alors que les parcs s’ouvrent les uns après les autres, l’argent afflue. Le couple devient de plus en plus riche et profite avec ses quatre enfants de son nouveau style de vie, marqué par l’achat d’une somptueuse villa à Turnhout, près d’Anvers.

La conversion à Lourdes

Pourtant à la fin des années 1970, la vie des Derksen change radicalement. L’industriel hollandais survit à un grave accident de voiture. Comme il confiera plus tard, il est persuadé qu’il doit la vie à un miracle. En signe de gratitude, Piet et Trude décident de faire un pèlerinage à Lourdes. C’est alors que commence la conversion spirituelle du couple, qui va le rapprocher de la communauté de l’Emmanuel. Quelques temps plus tard, avec l’aide d’un autre couple, les Boers, Piet et Trude implantent cette communauté nouvelle aux Pays-Bas.

Le Seigneur m’a fait gagner 100 millions de florins (plus de 50 millions d’euros) par an au cours des cinq dernières années. Il savait à quoi je les dépenserais, il savait que tout serait pour Lui.

Un jour, pendant une veillée de prière, Piet reçoit un message de Dieu. Il doit se consacrer à la diffusion de l’évangile par le biais des médias. “Le Seigneur m’a fait gagner 100 millions de florins (plus de 50 millions d’euros) par an au cours des cinq dernières années. Il savait à quoi je les dépenserais, il savait que tout serait pour Lui”, déclarera-t-il plus tard. En effet, dans les années qui suivent, Piet se retire de plus en plus de son empire commercial. Comme précise la revue économique néerlandaise Quest, en 1982, il vend 30% de ses actions et sept ans plus tard, il se débarrasse du reste, ce qui lui rapporte au total plus de 460 millions d’euros.

Mais avant, il a le temps de doter chacun de ses parcs de vastes chapelles et de grandes croix blanches à l’entrée. C’est notamment le cas du village inauguré en 1988 en France, à Verneuil sur Avre, dans l’Eure. Pour pouvoir y assurer une présence sacerdotale, il offre aux prêtres d’être logés, nourris et dédommagés, à condition de célébrer la messe chaque jour et d’être disponible pour les personnes qui souhaiteraient les rencontrer. En plus, sur le circuit interne de télévision installé dans chaque bungalow, les horaires des messes sont régulièrement annoncés.

L’évangélisation par les médias

Devenus l’une des plus grandes fortunes des Pays-Bas, Piet et Trude Derksen se séparent pourtant de leur demeure. Ils vendent aux enchères toute leur collection d’art. L’objectif ? Financer une série de programmes d’évangélisation dont l’école de journalisme European Media Studies à Bruxelles, transférée ensuite à Angers sous le nom de l’Institut Robert Schuman. Mais le couple ne s’arrête pas là : il soutient un grand projet d’évangélisation appelé Lumen 2000, qui doit notamment mettre sur orbite un satellite. Il crée encore une fondation portant le nom de Témoignage de l’Amour de Dieu. En 1982, il fait construire à Paray-le-Monial un hôtel deux étoiles pour accueillir des pèlerins venant notamment des Pays de l’Est et de l’Europe du Nord.

Les Derksen organisent leur nouvelle mission à partir d’un bureau situé à Eindhoven, dans le Brabant. Quelques dizaines de personnes y travaillent et vont toutes assister à midi à la messe célébrée dans leur propre chapelle. Mais l’enthousiasme pour la mission d’évangéliser le monde, notamment à travers les médias, n’a pas empêché des sérieux problèmes de gestion des fonds financiers du couple. Dans les années 1990, certains projets doivent être abandonnés. En 1995 Trude meurt d’un cancer. Dans les derniers jours de sa vie, Piet Derksen, alors âgé de 82 ans ne pense qu’à une chose : retrouver son épouse. C’est ce qu’il confie au quotidien néerlandais Trouw : “J’ai tellement envie de ciel. Et de la revoir”.
Sept mois plus tard, Piet la rejoint au ciel, un paradis tout autre que ses “Center parcs”.

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