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Abus dans l’Église : combien d’évêques mis en cause ?

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Guillaume POLI / CIRIC

Assemblée plénière des évêques de novembre 2019, Lourdes.

Agnès Pinard Legry - publié le 07/11/22 - mis à jour le 27/04/23

Onze évêques ou évêques émérites sont ou ont été mis en cause par les autorités judiciaires ou ecclésiales pour des cas d’abus. Précisions.

Un nouveau coup de massue pour l’Église catholique en France. Onze évêques ou anciens évêques sont ou ont été mis en cause “devant la justice de notre pays ou devant la justice canonique” pour des faits d’abus, a indiqué le 7 novembre 2022 le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Éric de Moulins-Beaufort. Mais ces dossiers recouvrent des situations ou des manquements bien différents. Un nom n’est toujours pas connu pour le moment. Explications.

1Michel Santier

L’évêque émérite de Créteil, Mgr Michel Santier, a été reconnu coupable par Rome en 2021 d’abus spirituels à des fins sexuelles commis dans les années 1990 sur deux hommes majeurs dans le cadre du sacrement de confession, a révéléFamille chrétienne le 14 octobre 2022.

Alors prêtre dans une communauté charismatique du diocèse de Coutances (Normandie), Michel Santier avait ensuite été ordonné évêque de Luçon en 2001. De nouveaux signalements ont été rapportés le 20 octobre quelques jours après ces révélations. La publication des véritables raisons de la démission de Mgr Michel Santier en 2021, pour ces abus commis dans les années 1990 et non pour maladie, a suscité une vague d’indignation parmi les catholiques qui demandent une meilleure communication et une plus grande transparence. 

2Jean-Pierre Ricard

Le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque émérite de Bordeaux, a reconnu dans un communiqué lu lundi 7 novembre 2022 par Mgr Éric de Moulins-Beaufort à Lourdes s’être comporté “de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans il y a 35 ans. Après cet aveu, le cardinal explique avoir demandé pardon à la jeune fille concernée : “Je m’en suis expliqué avec elle et lui ai demandé pardon. Je renouvelle ici ma demande de pardon, ainsi qu’à toute sa famille.” L’archevêque émérite de Bordeaux a annoncé prendre un “temps de retraite et de prière”, en attendant que justice soit faite. La jeune femme étant mineure au moment des faits, cette affaire a fait l’objet d’un “signalement au procureur”, a précisé Mgr Éric de Moulins-Beaufort, “ainsi qu’à la Congrégation pour la doctrine de la foi”.

L’enquête pour “agression sexuelle aggravée” ouverte en novembre 2022 contre Mgr Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Bordeaux, a été classée sans suite le vendredi 24 février 2023, les faits étant considérés prescrits par la justice française.

3Emmanuel Lafont

Évêque émérite de Cayenne (de 2004 à 2020), Mgr Emmanuel Lafont est soupçonné d’avoir obtenu des relations sexuelles auprès d’un demandeur d’asile en échange d’une aide au séjour, en Guyane. Sur place, deux membres du personnel qui auraient découvert ses méthodes l’accusent aussi de harcèlement.

Des faits qui se seraient déroulés entre 2019 et 2020, année de sa démission, Mgr Lafont ayant atteint l’âge de 75 ans. Le Vatican a ouvert une enquête canonique en avril 2021 pour vérifier ces accusations. Une version farouchement niée par l’évêque : “C’est tout simplement faux. Je n’ai eu aucune relation sexuelle en échange de quoi que ce soit.” Mais trois nouveaux témoignages dont Marianne a eu connaissance interpellent.

4Jean-Michel Di Falco

L’ancien évêque de Gap et d’Embrun (2003-2017) fait face depuis vingt ans à de graves accusations de viol et d’abus sexuels. Des faits dénoncés par un plaignant qui, jusqu’à présent, avait été débouté dans toutes ses démarches judiciaires, pénales comme civiles. Mais en juillet 2022, la cour de Cassation a rendu sa décision dans une affaire opposant Jean-Michel Di Falco à un homme l’accusant d’abus sexuels dans les années 1970. La cour a relancé la procédure civile, en cassant la précédente décision qui déboutait le demandeur.

5Jean-Pierre Graller

“À la fin des années 1980, alors que j’étais religieux franciscain, j’ai eu des gestes déplacés envers une jeune femme majeure”, a indiqué Mgr Jean-Pierre Grallet, évêque émérite de Strasbourg, dans un message rendu public ce mardi 16 novembre. Une enquête canonique est actuellement en cours et un signalement à la justice civile a été effectué. Il précise dans sa déclaration publique remise au président de la Conférence des évêques de France (CEF) qu’il a appris durant l’été 2022 la déposition de cette femme et lui a “aussitôt écrit pour lui dire que j’avais failli et lui demander pardon”.

6Hervé Gaschignard

Évêque d’Aire et Dax de 2012 à 2017, Mgr Hervé Gaschignard a présenté sa démission au Pape en avril 2017 en raison “des rumeurs persistaient sur des attitudes pastorales inappropriées de l’évêque”, précise le communiqué de la CEF, envers des jeunes selon les familles l’ayant mis en cause. Le résultat en juin 2017 de l’enquête préliminaire ordonnée par le procureur de la République de Dax confirme “des attitudes et des paroles totalement inappropriées” auprès des adolescents du diocèse mais pas “assez graves pour être rapprochés de corruption de mineur” ni “d’atteintes sexuelles”. L’affaire est classée sans suite.

7Pierre Pican

Décédé en juillet 2018, Mgr Pierre Pican a été évêque de Bayeux-Lisieux de 1988 à 2010. Il est connu pour avoir été le premier évêque de France condamné, en 2001, à trois mois de prison avec sursis pour non-dénonciation de crimes pédophiles dans son diocèse.

8André Fort

Ancien évêque d’Orléans, Mgr André Fort a été condamné en novembre 2022 à huit mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d’actes pédophiles par le tribunal correctionnel d’Orléans. L’ancien évêque, âgé de 83 ans, était jugé en même temps que le prêtre qu’il n’avait pas dénoncé, le père Pierre de Castelet, 69 ans, accusé d’agressions sexuelles sur une dizaine de jeunes garçons, commises lors d’un camp d’été du Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ) dont il était le directeur, en juillet 1993. 

9Philippe Barbarin

Condamné en première instance à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les agressions sexuelles commises pendant 20 ans par Bernard Preynat sur des scouts entre les années 1970 et 1990, l’archevêque de Lyon a finalement été relaxé en appel en janvier 2020. Un peu plus d’un an après, en avril 2021, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par huit victimes du père Bernard Preynat poursuivant le cardinal Philippe Barbarin pour non dénonciation des agressions sexuelles qu’elles ont subies lorsqu’elles étaient mineures. 

“J’ai toujours pensé que je n’étais pas coupable de ce dont on m’accusait, à savoir avoir fait obstacle à la justice”, confiait à Aleteia le cardinal Barbarin, désormais aumônier des Petites Sœurs des Pauvres à Saint-Pern, en Bretagne, en octobre 2020. “Bien au contraire, j’ai toujours encouragé les victimes à porter plainte. En revanche, j’ai toujours reconnu mes erreurs. Comme celle, quand on m’a parlé pour la première fois de l’affaire Preynat, de ne pas avoir trop voulu l’entendre.”

10Maurice Gardès

Mgr Maurice Gardès, archevêque d’Auch de 2004 à 2020, est soupçonné d’agression sexuelle et de tentative de viol, a révéléFamille Chrétienne dans un article en date du 27 avril 2023. L’évêque émérite a fait l’objet d’un signalement des autorités ecclésiales au procureur de la République de Lyon en août 2020. Depuis sa retraite cette année-là, Mgr Maurice Gardès vit en effet dans la banlieue de Lyon, son diocèse d’origine. Après la publication de l’article de l’hebdomadaire, le parquet d’Auch a confirmé l’existence de cette enquête pénale. “A l’issue de ces investigations, “les faits d’agression sexuelle, de nature délictuelle, étaient atteints par la prescription de l’action publique”, a-t-il annoncé, ajoutant que la matérialité des faits de tentative de viol n’avait pas pu être établie”, précise encore l’article. Le parquet d’Auch a classé cette procédure sans suite en raison d’une “infraction insuffisamment caractérisée”. Une enquête canonique est également en cours. 

Tags:
Abus sexuelsConférence des évêques de France
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