Quand s’arrêteront les persécutions contre l’Église catholique au Nicaragua ? Le gouvernement de Daniel Ortega a annoncé mardi 24 octobre l’annulation de la personnalité juridique et donc de l’enregistrement de 25 institutions, dont celle des franciscains et de plusieurs organisations chrétiennes.
Parmi les raisons invoquées par la dictature pour justifier la suppression de ces organisations, il est indiqué qu’elles n’auraient pas publié leurs états financiers ni leurs conseils d’administration. Le texte, signé par la ministre de l’Intérieur, María Amelia Coronel Kinloch, précise que les biens meubles et immeubles de ces organisations passeront entre les mains du gouvernement du Nicaragua, par l’intermédiaire du Bureau du procureur général de la République.
58 ans de présence dans le pays
Ce qui arrive aux franciscains, dont la présence au Nicaragua remonte à plus de 58 ans, n’est pas sans rappeler le triste sort réservé aux jésuites fin août 2023 ainsi qu’aux missionnaires de la charité qui avaient été expulsées du pays en juillet 2022, leurs activités ayant été jugées “illégales” par le Parlement.
Au pouvoir depuis 2007, Daniel Ortega a été réélu en 2021 après un scrutin extrêmement controversé. Dès 2018, l’Église catholique fut considérée par le gouvernement comme un soutien majeur à l’opposition après avoir appelé à la cessation des violences et abrité des manifestants des les églises. Depuis, de nombreux actes d’intimidation et de vexation contre les catholiques au Nicaragua ont été recensés : expulsions de communautés religieuses et de prêtres ou d’évêques, à l’image de Mgr Alvarez, fermeture d’universités catholiques, interdiction des processions… à tel point que le Nicaragua est entré pour la première fois dans l’Index mondial de persécution 2023 de l’ONG protestante « Portes Ouvertes ». L’Amérique latine devient ainsi la région du monde où la persécution des chrétiens augmente le plus en 2023.