Un début d’Avent douloureux pour la communauté chrétienne de Mindanao, à Marawi, dans le sud des Philippines. Frappée par un attentat en pleine messe dimanche 3 décembre faisant au moins quatre morts, elle se retrouve contrainte d’adapter les célébrations de la fête de l’Immaculée Conception prévues le 8 décembre. Pour des raisons de sécurité, il n’y aura pas les processions habituelles : la statue de la Vierge fera le tour des rues des villes et des territoires paroissiaux “mais les fidèles resteront chez eux et placeront des lumières et des bougies sur les rebords des fenêtres, saluant et priant le rosaire à la maison”, a expliqué à l’agence Fides Mgr Edwin Angot de la Peña, responsable de la Prélature territoriale de Marawi.
Les autres célébrations de l’Avent et Noël pourraient être également modifiées. L’évêque va se réunir dans les prochains jours avec d’autres responsables religieux afin décider de ce qu’il convient de faire. L’émotion et la tristesse sont encore vives après la violence de l’attentat du 3 décembre. “Ils nous frappent au cœur, c’est-à-dire pendant l’Eucharistie, le moment le plus élevé de notre foi”, a dénoncé l’évêque. “Mais même dans cette épreuve, nous sentons la présence du Seigneur.”
76 millions de fidèles
Avec environ 76 millions de fidèles, les Philippines abritent la troisième plus grande communauté catholique du monde, derrière le Brésil et le Mexique. Il s’agit du seul pays majoritairement chrétien d’Asie du sud-est. Ce n’est pas la première fois que l’île de Mindanao, où vit également essentiellement la minorité musulmane (près de 4% de la population) est le théâtre d’attentat et de violences En mai 2017, un prêtre et plusieurs paroissiens avaient été été pris en otage dans la cathédrale de Marawi.