“Un suaire n’a pas de poche”, avait un jour déclaré la grand-mère de Jorge Mario Bergoglio à son petit-fils. Une parole qui est restée ancrée dans l’esprit du pape François, qui s’est efforcé depuis de ne pas trop s’attacher aux biens matériels. Mais certains objets ont une importance spirituelle telle pour lui qu’il s’attache à les garder toujours près de lui.
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Les statues de saint Joseph
C’est une petite statue endormie que le pape François tient toujours à proximité de sa table de chevet. Il la possède depuis l’époque durant laquelle il était provincial des jésuites en Argentine (1976-1979). Depuis cette période, il a pris l’habitude de “glisser de temps à autre des billets sur lesquels il inscrit les situations difficiles qu’il doit surmonter”. La dévotion du Pape au père terrestre de Jésus est très forte. En témoigne son attachement à une autre statue de Joseph qui tient dans ses bras l’Enfant, mais se tient debout cette fois-ci, et devant laquelle il prie tous les jours en début d’après-midi.
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Sa médaille de la Vierge
Autour de son cou, le pape François porte en permanence une médaille de la Madone. Elle lui a été offerte par Concepción Maria Minuto, une femme d’origine sicilienne qui venait aider sa mère deux fois par semaine pour faire la lessive à la main. Le pontife s’en souvient comme d’une femme simple et courageuse. Des années plus tard, cette dame tente de le joindre mais le père Bergoglio est occupé et l’éconduit. Il s’en veut alors, mais il aura l’occasion de la revoir une dernière fois juste avant sa mort, en l’assistant dans ses dernières heures de vie terrestre. “Je pense souvent à elle, chaque fois que je regarde la médaille qu’elle m’a offerte et je prie pour elle”, affirme-t-il.
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Son coin prière
“Sur une étagère dans sa chambre trône une statuette de saint François d’Assise, une image de sainte Thérèse de Lisieux, à qui il est dévot, et un grand crucifix devant lequel il prie tous les jours, une main appuyée contre le mur”. Au premier saint, le pape argentin a emprunté le nom en 2013, répondant à l’appel du cardinal Hummes qui lui demandait de ne pas oublier les pauvres. À la petite Thérèse, le pape a consacré le 15 octobre dernier une exhortation, ‘C’est la confiance‘, à l’occasion des 150 ans de sa naissance.
Une autre dévotion importante, fruit d’une prière quotidienne, est celle qui le rattache à la “Vierge qui défait les nœuds“. François s’est attaché à cette représentation baroque lors de son séjour en Allemagne en 1986. S’il n’a jamais pu rendre visite à l’original, situé dans l’ancienne église des jésuites à Augsbourg, il a fait accrocher une copie du tableau dans la salle d’accueil de la résidence Sainte-Marthe au Vatican, où il a pour habitude de recevoir les visiteurs.
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Le “trésor” de son bréviaire
François est absolument “inséparable” de son bréviaire. À l’intérieur de celui-ci, il conserve précieusement trois textes qu’il chérit particulièrement. Le premier est une lettre écrite à moitié en italien et à moitié en espagnol par sa grand-mère Rosa à l’occasion de son ordination en 1967. “En ce jour magnifique où tu peux tenir entre tes mains consacrées le Christ Salvateur et où s’ouvre pour toi un long chemin vers l’apostolat le plus profond, je t’offre ce modeste cadeau de peu de valeur matérielle mais d’une immense valeur spirituelle”, dit-elle dans sa lettre – le cadeau en question est un nécessaire pour l’onction des malades.
Le Pape conserve aussi dans son bréviaire le ‘Testament’ de Rosa, qui l’a quitté en 1974. Elle y déclare ceci à ses petits-enfants : “Si un jour la douleur, la maladie ou la perte d’une personne chère devaient vous remplir d’affliction, rappelez-vous toujours qu’un soupir au tabernacle, où est conservé le martyr le plus grand et le plus auguste, et un regard à Marie au pied de la Croix peuvent appliquer une goutte de baume sur les plaies les plus profondes et les plus douloureuses.”
Enfin, le Pape garde dans son bréviaire une poésie du poète Nino Costa, Rassa Nostran-a, un texte qui lui rappelle ses racines. Ce texte rend hommage aux pauvres Piémontais qui s’en vont travailler hors d’Italie, cette race “autochtone, libre et têtue”, dont faisait partie son père, lui qui vécut dans la petite ville de Portacomaro avant de gagner l’Argentine.
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